Coburn Frederick. S RCA 1871-1960
F.S. Coburn naquit le 18 mars 1871 dans le petit village de Upper Melbourne dans les Cantons de l’Est. Jeune artiste débordant de talents, il s’inscrit à l’école du Council of Arts and Manufactures de Montréal. Par la suite, il fréquentera Carl Hecker School of Art de New York et l’Académie royale de Berlin afin d’entreprendre des études dans le domaine de l’art international. En Allemagne, il apprit l’art du dessin avec Erhentraut et Skarbina, soit la reproduction de l’anatomie humaine avec une précision presque photographique.
Plus tard, sa fascination pour l’École de La Haye le conduisit en Hollande. Pendant cette période, il expérimenta différentes palettes et peignit les chaumières, les paisibles bovins, les mornes rivages et les moulins à vent de la campagne environnante. Ses œuvres représentent alors très bien l’âme des habitants chez qui il vécut.
En 1896, âgé alors de 25 ans, il s’associa au poète québécois William Henry Drummond afin d’illustrer son premier recueil de poèmes sur le Québec rural, The Habitant (1897). Impressionné par le travail de Coburn sur l’oeuvre de Drummond, le poète québécois Louis Fréchette chargea à son tour l’artiste d’illustrer son livre Christmas in French Canada (1899) suivi de l’édition française La Noël au Canada (1900). Ce sont ces travaux d’illustrations qui permirent à Coburn de vivre durant son séjour d’étude en Europe.
Durant cette période du début du vingtième siècle, Coburn commença à intégrer les techniques avancées qu’il avait apprises des Européens à sa propre vision. Il peignit tout d’abord des compositions florales, des portraits et des paysages printaniers et estivaux des Cantons de l’Est. L’influence hollandaise est visible dans ces toiles.
Ensuite, Coburn fut inspiré par la fascination de son bon ami Maurice Cullen pour l’hiver canadien, il rejeta donc sa palette de couleurs ternes et vieillottes pour expérimenter les couleurs vives et éclatantes. Comme plusieurs Québécois qui étaient rentrés au bercail après un séjour en Europe, il était déterminé à représenter l’atmosphère de l’hiver canadien avec une lumière éblouissante, des couleurs éclatantes et des mystérieux jeux d’ombre sur la neige.
En 1928, Coburn fut nommé membre de l’Académie royale canadienne des Arts. Ses tableaux furent exposés dans les galeries d’art à travers le pays et dans les musées et firent partie des collections privées jusqu’en Australie et au Japon.
Après avoir œuvré durant de nombreuses années à représenter des scènes d’hiver, Coburn se mit à peindre des portraits grandeur nature de Carlotta, sa deuxième femme, dans les fabuleux costumes de danse qu’elle avait créés pour ses interprétations; on y retrouve les toiles intitulées « Tango » ainsi que « Boléro, » « Rumba de Cuba » et « Cake Walk » qui furent exposées à la 53e exposition de printemps de l’Association des Arts de Montréal en1936.
Artiste reconnu, c’est en 1960, à 89 ans, que Frederick Simpson Coburn s’éteignit paisiblement dans son atelier de Melbourne.